Comment chiffrer son travail en freelance ?
Il y a deux façons de travailler en freelance. On peut être chez le client et on est engagé pour une période définie, presque comme un employé en CDD. Dans ce cas, on est payé au temps passé. On peut aussi être en mission afin d’effectuer une série de tâches précises. A vous alors d’estimer la quantité de travail nécessaire pour effectuer la mission: quelle est la meilleure méthode pour chiffrer son travail ?
Estimer le temps nécessaire pour finir une mission est probablement l’étape la plus stressante pour un jeune, car si la mission prend plus de temps que prévu, vous n’aurez pas d’autre choix que de travailler des heures, voire des jours, non facturés. On vous rassure, c’est souvent très difficile à estimer même pour des freelance seniors. Le devis parfait n’existe pas, la seule façon de faire un devis exact, c’est d’avoir déjà réalisé ce projet. Voici la méthode pour éviter de se planter lors de l’évaluation du devis:
1- Comprendre votre client
On se fait toujours un avis sur ses clients lors du premier rendez vous. Utilisez le. Pour bien estimer, il faut bien connaitre son client. Il y en a qui ont plus d’exigences ou plus d’attentes que d’autres, certains clients peuvent par exemple demander un site web exactement similaire à la maquette initiale, et cela peut être une énorme perte de temps supplémentaire.
La tache est en revanche aisée quand on a déjà travaillé avec un client, plus ardu quand on commence. Il ne faut pas hésiter à parler avec lui et à observer comment il fonctionne lors du brief.
Attention, certaines structures ont des montants limités pour leurs prestataires externes. Mieux vaut récupérer des infos sur les clients en amont afin de ne pas perdre trop de temps dans des négociations qui n’aboutiront à rien.
Si vous jugez mal vos clients à chaque fois, prenez en note et adaptez à votre méthode.
2- Jauger la mission
Avant de vous lancer dans un chiffrage, faites vous aussi un avis. Est ce que ce projet vaut le coup de passer du temps à faire un devis et à le défendre? Il va vous falloir apprendre à sentir le mauvais et le bon plan.
Le secret pour réussir à bien mesurer ses tâches, c’est de vendre et revendre les mêmes types de projets. Il n’y a que sur les missions qu’on a déjà vendues qu’on est à peu près sur de ne pas faire d’erreurs d’estimation.
Vous avez déjà développé un site wordpress pour des hypnotiseurs? Faites en votre clientèle régulière. Vous connaissez déjà exactement le sujet, vous êtes rapide et efficace. Quand vous aurez plus de temps, déclinez cette offre pour les kinés, médecins …
Évitez les projets trop différents qui vous feront prendre trop de risques dans vos estimations. Un prospect vous appelle au secours, son ou sa prestataire a fait n’importe quoi! C’est une aubaine pour vous: un client en plus! Mais devez vous vraiment sauter sur l’occasion?
Analysez d’abord la situation. Pourquoi le projet s’est il mal passé? Est ce uniquement la faute du prestataire? Et si le client avait une part de responsabilité? Quelle est la qualité du travail déjà effectué? Apres tout, on vous demande de reprendre le travail d’un autre, vous avez besoin de savoir avec quoi vous allez devoir travailler.
Vous pouvez proposer à votre client un audit payant pour analyser l’ampleur du travail. Si il refuse, réfléchissez bien avant de prendre la mission.
3- Estimer le temps avant de chiffrer son travail
Nous arrivons enfin au chiffrage! Pour savoir combien de temps va vous prendre une mission, il faut savoir exactement ce que votre client veut en terme de fonctionnalités: savoir s’il a déjà des maquettes ou pas, s’il a déjà travaillé avec d’autres prestataires, etc. Plus vous en saurez sur ce qu’il veut, plus il vous sera facile de comprendre, d’estimer. N’hésitez pas à poser directement toutes ces questions à votre client. En plus d’obtenir les réponses, cela vous permettra de montrer que vous maîtrisez votre sujet et que vous savez de quoi vous parlez.
A partir de la, il ne vous reste plus qu’à diviser la mission en sous taches facilement mesurables et de les lister dans un cahier des charges exhaustif. Vous obtiendrez ainsi le temps global nécessaire pour boucler la mission.
Ce n’est jamais une perte de temps. Cela vous en fera d’ailleurs gagner lors de votre prestation et rassurera votre prospect qui aura ainsi la preuve de votre sens de l’organisation et de votre sérieux.
Vous ne savez pas combien de temps vous prend chaque sous tâche? C’est bien embêtant! Mais rassurez vous: tous les free-lance sont passés par la.
En général, vous n’avez pas d’autre choix que de tenter une estimation; amusez vous à calculer le temps que vous passez sur cette mission et comparez le à votre devis. A vous ensuite d’en tirer les leçons pour les prochains devis. Si vous n’êtes pas sûr de votre coup, donnez vous une marge de manœuvre. Les développeurs, par exemple, ajoutent habituellement 20% de temps en plus pour gérer l’inconnu.
Les outils qu’il faut pour chiffrer son travail
Pour mesurer son temps de travail, il existe plein d’outils en ligne. Ils sont généralement gratuits et légers. Les différences entre ces time-trackers ne sont pas énormes, c’est surtout une question de feeling, essayez en plusieurs pour trouver celui qui vous plaît le plus!
Faites attention aux deadlines intenables et privilégiez, si la date est non négociable, plusieurs lots de livraison. Si les conditions ou le timing ne sont vraiment pas raisonnables, il vaut peut être mieux refuser la mission. Si vous commencez la relation sur un mauvais pied, il est fort probable que la fin du projet ne passera pas bien.
Il faut faire confiance à ses instincts. Il y a des missions qu’on sent et d’autres qu’on ne sent pas. C’est parfois mieux d’accepter une petite mission qui est hyper rentable et facile à chiffrer qu’une grosse qui sera proportionnellement facturée moins et ou la chance de se tromper sur la durée de mission est plus grande.